[Chiesa e post concilio] Toulon :Mgr Rey supprime l’association publique de fidèles « Monastère Saint-Benoît » dirigée par Alcuin Reid à Brignoles !

C’est une décision qui est passée inaperçue dans la tempête qui secoue le diocèse de Fréjus-Toulon depuis l’annonce, le 2 juin, du report des ordinations à la demande du Vatican : Mgr Dominique Rey a supprimé l’association publique de fidèles intitulée « Monastère Saint-Benoît » par un décret publié le 10 juin.

Mgr Rey avait déjà suspendu Alcuin Reid et Ildephonse Swithinbank, membres de cette communauté traditionaliste de spiritualité bénédictine, après avoir appris leur ordination respectivement comme prêtre et diacre le 20 avril, en secret et sans son accord, par un évêque extérieur au diocèse dont ils n’ont jamais voulu donner le nom.

Selon le décret du 10 juin, « en raison de la révélation spontanée par Alcuin Reid et Ildephonse Swithinbank de leurs ordinations reçues de manière illicite (…. )de la déclaration de suspense qui a suivi, et en raison de leur entêtement dans la désobéissance (refus de rencontrer Monseigneur Rey ou de révéler le nom de l’évêque qui les a ordonnés malgré plusieurs injonctions) (…)Monseigneur Rey a décidé de supprimer  » l’association publique de fidèles qu’il avait érigée en 2019 en reconnaissance de cette communauté. De même, l’évêque a décidé  » de retirer l’autorisation d’établir un oratoire qui avait été accordée à hime « .
Des remous dans le Var et au-delà

Selon une enquête menée par La croix à Toulon et à Rome, le  » Monastère Saint-Benoît  » faisait partie des communautés nouvelles ou traditionalistes dont l’accompagnement – ou plutôt le manque de suivi – par Mgr Rey était jugé problématique par le Saint-Siège. Après avoir invité l’évêque de Toulon à régler certaines dérives dans la gestion de ces structures et plus généralement des nombreuses vocations du diocèse, le Saint-Siège a réagi en exigeant la suspension des dix ordinations – quatre prêtres et six diacres – prévues pour le 26 juin prochain, provoquant l’émoi dans le Var et au-delà.

Cette communauté bénédictine a illustré l’un des griefs reprochés à Mgr Rey : son utilisation extensive du statut d' »association publique de fidèles ». Un décret publié par le Saint-Siège le 15 juin, deux semaines après la suspension des ordinations à Toulon, oblige désormais les évêques à obtenir une validation écrite de Rome avant de pouvoir créer certaines de ces associations.
Alertes de Melbourne

Mgr Rey a accueilli en 2009 Alcuin Reid, qui dirige depuis une « communauté monastique internationale et anglophone à Brignoles dans le Var menant une vie traditionnelle de prière, de travail et d’étude selon la vénérable Règle de Saint-Benoît » célébrant « la Sainte Liturgie dans toute sa plénitude, selon les formes les plus anciennes des rites romains », indique le site internet de ce « Monastère Saint-Benoît ». Cet accueil s’est fait malgré les alertes en provenance de Melbourne, l’ancien diocèse d’Alcuin Reid, a appris La Croix de plusieurs sources.

Ce spécialiste de la liturgie, qui jouit d’une réputation internationale dans les milieux attachés à la messe tridentine, a vécu dans le passé des expériences de vie religieuse « difficiles », notamment à l’abbaye bénédictine de Saint-Michel à Farnborough (sud de l’Angleterre), que nous avons reconnue fin mai dans l’entourage de Mgr Rey. La même source a souligné que la communauté de Brignoles s’était « peu développée ».
« Notre diocèse est ébranlé »

Alcuin Reid n’a pas répondu aux demandes de La Croix concernant les sanctions prises à son encontre. L’évêché ne les a pas non plus commentées.

Dans les jours qui ont suivi l’annonce de la suspension des ordinations de Toulon, le religieux bénédictin a mis en ligne un message de soutien à Mgr Rey,  » offensif  » alors que  » notre diocèse est ébranlé « .  » J’ai assuré l’évêque de nos prières  » dit-elle, et j’ai reçu en retour une réponse reconnaissante. «