L’étrange santé du Pape François
1 Avr 2023 | Actualités
Mise à jour ultérieure (Badilla)- Evidemment, on pourra dire que le ton de ce billet de The Wanderer est polémique, voire franchement sarcastique, et que c’est déplacé. Jusqu’à plus ample information, nous ne savons pas de quoi souffre le Pape (et je ne suis pas sûre que cela nous regarde). L’hypothèse de l’infarctus est une conjecture parmi d’autres. Ce qui est certain, c’est qu’à force de vouloir prêcher la transparence, on finit par s’enferrer dans les contradictions, et même les mensonges, bref, pour le dire à l’italienne « la pièce est pire que le trou ». En tout cas, la visite du Pape dans un service d’oncologie pédiatrique, SANS MASQUE, réussit peut-être à faire pleurer Margot… mais elle pose un vrai problème, surtout si l’on pense aux strictes mesures de prophylaxie pratiquées dans les hôpitaux en cas de suspicion de contagion.
L’étrange santé du pape François (The Wanderer)
caminante-wanderer.blogspot.com/2023/04/la-extrana-salud-del-papa-francisco
Le Bureau de presse du Saint-Siège nous a rassurés mercredi en nous disant que le pape François avait été hospitalisé pour des examens de routine. Peu après, on a parlé d’un problème cardiaque, puis d’un problème respiratoire : une pneumonie.
Mais le lendemain, nous avons appris, à notre grand soulagement, qu’il s’agissait en fait d’une bronchite d’origine virale traitée par antibiotiques. Et hier, nous avons appris que Sa Sainteté se portait si bien que, même porteur d’un virus, il avait fait le tour des services onco-pédiatriques de l’hôpital pour saluer et bénir les enfants, sans même porter un simple masque.
Se pourrait-il que les virus pontificaux aient des vertus thérapeutiques, ou bien nous ment-on encore et nous prend-on pour des imbéciles ? Selon certains médias italiens de ces dernières heures, il s’agirait d’un infarctus du myocarde.
Mise à jour (Luis Badilla – Il Sismografo)
Luis Badilla, un fidélissime du Pape et un pilier historique du « premier cercle », fait une mise au point inattendue – de sa part – sur « la mauvaise santé de fer » (un oxymore révélateur) de François, admettant même ses graves problèmes cardiaques (l’hypothèse de l’infarctus n’est donc pas si saugrenue). Et après avoir accablé la com’ du Vatican, voilà qu’il s’en prend aux journalistes, en particulier italiens, qu’il accuse de le pousser jusqu’à la limite de ses forces, faisant la queue à Sainte Marthe dans l’espoir d’obtenir une interview, en attendant de se placer auprès du prochain pape. Mais si les journalistes font la queue pour interviewer le Pape, à qui la faute? Qui « banalise sa figure et sa mission »? Du temps de Benoît XVI, il n’y avait pas de file d’attente aux portes du Palais apostolique, c’est François lui-même qui a voulu descendre symboliquement les marches du trône, et aujourd’hui, c’est peut-être vrai qu’il est pris au piège de sa vanité.
Le billet du jour : Le risque de la Semaine Sainte … Le Pape et sa mauvaise santé de fer
Luis Badilla, Il Sismografo
La joie pour le retour du Pape François à Sainte Marthe depuis la Polyclinique Gemelli après 66 heures d’hospitalisation, nécessaire pour faire face à une urgence – donc une visite non programmée comme le Pontife lui-même l’a admis aujourd’hui – est aussi un souhait sincère pour toute l’Église et au-delà. Le Saint-Père chez lui, bien que convalescent, est une grande joie. Il faut cependant faire preuve de prudence et d’attention. Nous avons déjà écrit il y a quelques années que le pape Bergoglio a une mauvaise santé de fer, ce qui nous indique qu’il n’est pas judicieux de « tirer trop sur la corde », pour utiliser des termes familiers.
L’obsession, très exagérée par la presse, surtout italienne (et surtout les journaux qui attendent qu’une interview du pape leur soit accordée), de le faire apparaître comme une sorte de « surhomme », comme s’il était un athlète olympique, et donc de cacher, manipuler ou minimiser l’état de santé du pape, est le pire service à rendre à sa personne et à son ministère.
Ceux qui aiment et respectent le Pape doivent le protéger avec autant de vérité que possible et ne jamais accepter de manipuler les nouvelles concernant le Pontife, surtout lorsqu’il s’agit de sujets graves.
Le Pape François ne va pas bien. Il souffre d’une grave maladie cardiaque associée à d’autres maladies chroniques. Les thérapies programmées doivent être respectées avec repos et sérénité, même par la presse. Le pape n’est pas une figurine que l’on traîne sur le marché de la vanité. Cela n’aide pas. Cela nuit au pape et banalise sa figure et sa mission.
Que François puisse ou non présider les rites de la semaine sainte n’a aucune importance. Ce qui compte vraiment, c’est qu’il puisse continuer à gouverner l’Église calmement et entouré d’un véritable amour, à ne pas confondre avec la papolâtrie occasionnelle de ceux qui attendent de se positionner avec le prochain pontife.
La santé du Pape (suite)
31 Mar 2023 | Actualités
cette fois au sens large du terme: Nico Spuntoni dresse un bref historique des séjours de Jean Paul II à Gemelli. Quant à la « communication du Vatican » sévèrement mise en cause pour ses informations contradictoires qui ont pu passer pour des mensonges, le seul responsable est François lui-même (un patient difficile, ce qui ne surprendra pas ceux qui connaissent son caractère irascible, quelle différence avec la douceur de Benoît XVI!), qui a tenu la cellule ad hoc à l’écart de ses problèmes de santé. Il ne faudrait pas qu’ils jouent les lampistes, ils n’étaient au courant de rien, comme pour tout le reste, le pape ne s’en remet qu’à lui-même, il « communique » directement. Un détail, son « médecin »… n’est pas médecin, c’est un infirmier (les médecins, eux, apprécieront; et l’on voit à quel point François fait personnellement confiance à la science, pourtant réputée infaillible durant la pandémie… à quand un sophrologue ou un sorcier?)
LA SANTÉ DE FRANÇOIS
Le pape « va mieux ». Mais le nœud de la communication demeure
Nico Spuntoni
lanuovabq.it/it/il-papa-migliora-ma-resta-il-nodo-comunicazione
Le Bureau de presse du Saint-Siège a annoncé hier que le tableau clinique de François « s’améliore progressivement ». Il « s’agirait » d’une « bronchite d’origine infectieuse ». Les fidèles sont en prière. Mais le manque de clarté dans la gestion de la communication vaticane a donné lieu à une avalanche de rumeurs.
La Polyclinique Gemelli n’est pas un hôpital comme les autres. On peut déjà le comprendre en observant la place de l’entrée principale dominée par la statue de marbre dédiée au plus illustre des patients et inaugurée en 2009.
Au-dessus, la fenêtre à laquelle saint Jean-Paul II, est apparu vingt-et-une fois pour réciter l’Angélus depuis ce qu’il appelait avec bonhomie Vatican 3. C’est là que, jeune pape sportif, il s’était rendu le lendemain de son élection pour rendre visite à son ami l’évêque Andrzej Maria Deskur. Nous sommes le 17 octobre 1978 et 24 heures à peine se sont écoulées depuis le Habemus Papam sur la place Saint-Pierre. Cette halte inhabituelle était en quelque sorte prophétique, car elle anticipait le lien spécial qui devait unir Wojtyła et l’hôpital fondé par le père Agostino Gemelli, jusqu’aux dernières apparitions publiques. Près de vingt ans se sont écoulés jusqu’à la bénédiction sans voix du pape polonais aux fidèles rassemblés sur le parvis de la polyclinique, suivie de la semaine de la passion coïncidant avec la semaine sainte de 2005, qui s’est achevée par sa mort.
Nous sommes dans la cinquième semaine de Carême et l’appartement du dixième étage a un nouveau locataire depuis mercredi après-midi : il s’agit de François, qui y a été transporté en ambulance depuis sa résidence au Vatican, Sainte Marthe. Le feu vert pour son admission a été donné par son assistant personnel, l’infirmier Massimiliano Strappetti, qui l’avait déjà convaincu de se faire opérer du côlon il y a deux ans, en été, et lui avait ainsi sauvé la vie, comme l’a reconnu le pape lui-même dans une interview accordée à la radio espagnole Radio Cobe.
Dans la communication du Saint-Siège, la maladie de François a dû évoquer de mauvais souvenirs du 4 juillet 2021, quand on avait tenté d’apaiser les inquiétudes sur l’aggravation soudaine de l’état de santé du pape par une note mentionnant une « intervention chirurgicale prévue », que le souverain pontife lui-même n’avait pas mentionnée dans l’Angélus récité quelques heures plus tôt.
La santé des papes a toujours été un sujet brûlant, car elle attire l’attention des médias comme peu d’autres et suscite l’intérêt de la population. Cette situation s’est amplifiée au cours du pontificat de François, d’une part en raison de l’entrée sans précédent dans le débat sur la papauté de la nouveauté de la « démission » et d’autre part en raison u malaise de pas mal de mécontents au sein de l’Église. A cela s’ajoute le fait que Bergoglio ne semble pas être un patient facile, comme l’a révélé le journaliste et médecin argentin Nelson Castro, qui a écrit un essai sur le sujet après l’avoir rencontré et qui n’a pas caché que son compatriote est une « tête dure » lorsqu’il s’agit de ses problèmes physiques.
Cette fois encore, on ne peut pas dire qu’il y ait eu beaucoup de clarté sur l’état de santé du Pape, même si un deuxième bulletin publié mercredi soir a tenté de mettre un bémol à la première communication dans laquelle le Bureau de presse du Saint-Siège s’est limité à parler de « quelques vérifications déjà programmées ». Plus les heures passaient, plus il paraissait improbable à tout le monde que l’hospitalisation de Bergoglio soit due à des contrôles préalablement programmés. Sur le traitement de la nouvelle, Dagospia [site dit de « ragots » mais hyper bien informé et que tout le monde qui compte consulte] a rapporté une rumeur selon laquelle les principaux responsables de la communication du Saint-Siège avaient été « tenus à l’écart par le problème de santé de Bergoglio » et « s’efforçaient de contrôler le flux de nouvelles provenant d’au-delà du Tibre ». Le site fondé par Roberto D’Agostino a été accusé d’improvisation pour les deux premiers communiqués de presse publiés qui, selon ces rumeurs, auraient même embarrassé la Secrétairerie d’État. Que ce soit le cas ou non, le peu de nouvelles fournies a fait que, dès mercredi après-midi, de nombreuses théories ont circulé sur les raisons de l’admission de l’illustre patient : de la pneumonie à la bronchite, des problèmes cardiaques génériques à l’hypothèse d’un infarctus.
Il a cependant été dit que la maladie aurait surpris le Pape alors qu’il se trouvait à Sainte Marthe, de retour de l’audience générale. D’après les images du rendez-vous de mercredi matin sur la place Saint-Pierre, au-delà de quelques expressions de douleur dues aux difficultés connues de la marche, on ne voit pas un pape souffrant. Au contraire, on a la confirmation que, quelques heures après le trajet en ambulance, François ne s’est pas ménagé avec la foule puis avec les évêques qui l’ont salué à la fin de l’audience.
Hier, entre-temps, on a beaucoup insisté sur la nouvelle, confirmée par les personnes directement concernées, selon laquelle les célébrations de la Semaine Sainte reviendraient au cardinal doyen Giovanni Battista Re (messe de Pâques) et au sous-doyen Leonardo Sandri (dimanche des Rameaux). Ces responsabilités n’ont cependant aucun lien avec la maladie du Pape car, comme l’a confirmé le Préfet émérite du Dicastère pour les Eglises Orientales lui-même, elles ont été programmées avant le mercredi 29 mars. Il est déjà arrivé que François ne se rende pas à l’autel pour célébrer les solennités et qu’il se contente de présider la cérémonie en prononçant l’homélie.
Mais comment va vraiment le Pape ? Les notes officielles nous apprennent qu’il souffre d’une infection respiratoire, dont il a seulement été rapporté qu’elle n’est pas de type Covid-19. On parle d’un séjour de quelques jours à l’hôpital universitaire et hier, en fin de matinée, un communiqué de Matteo Bruni annonçait que François avait bien passé la nuit avec un tableau clinique « en amélioration progressive ». Dans la soirée, le nouveau bulletin a donné plus de détails, indiquant que le pape souffrait d’une « bronchite infectieuse » et annonçant la possibilité d’une sortie de l’hôpital dans les plus brefs délais. Le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège a également fait savoir que le pape « a lu quelques journaux et s’est remis au travail » avant de se rendre à la chapelle pour prier et communier.
Peut-être pour atténuer l’alarmisme que la soudaineté de son hospitalisation aurait pu provoquer dans l’opinion publique, la communication officielle a choisi de véhiculer l’idée d’un Pape actif, qui même depuis son lit d’hôpital au dixième étage pense au travail. En attendant, les fidèles prient pour leur Pape, comme il aime à le demander à la fin de l’Angélus et des audiences.