20 mai, 2023
Bénie l’âme qui voit où est le vrai combat !
Elle a recours à Dieu, aussi rien ne l’abat.
Dans l’Église catholique, rien n’est plus normal, pour ainsi dire, que les luttes occasionnées par le choix des futurs évêques. Car de l’Église dépend l’avenir de l’humanité, et des évêques, l’avenir de l’Église, pour deux raisons principales. Premièrement, les évêques, en tant que chefs de leurs diocèses, sont les relais essentiels de l’administration de l’Église, entre le pape et son troupeau réparti sur toute la terre. Le pape est vice-roi du Christ-Roi, mais chaque évêque diocésain est de plein droit – ou devrait l’être – prince de sa propre portion du troupeau. Deuxièmement, les cardinaux seront normalement nommés parmi les évêques, et le pape sera élu parmi les cardinaux, de sorte que la grande majorité des dirigeants de l’Église proviendra du corps épiscopal. D’un point de vue humain, la direction prise par les évêques sera normalement celle de l’Église.
Il est donc parfaitement normal qu’en 1988, Mgr Lefebvre ait compris qu’il devait consacrer ses propres évêques, même sans l’approbation d’une Rome dirigée officiellement par des ecclésiastiques totalement assujettis à l’hérésie mortelle du modernisme : en effet, sa Fraternité Saint-Pie X ne pourrait pas survivre avec les seuls évêques que la Nouvelle église moderniste lui donnerait. Il est tout aussi normal que lors de son Chapitre Général de 2012, l’absence de son charismatique fondateur, jointe aux 24 années supplémentaires de coexistence avec des modernistes romains toujours plus criminels, aient émoussé dans la FSSPX la conscience du danger romain. Il est tout aussi normal qu’en 2023, la Neo-fraternité s’efforce de trouver des candidats à l’épiscopat qui fassent l’objet d’un accord avec la sournoiserie des Romains. Normalement, à cause du péché originel, ce sont les Romains qui remporteront la lutte.
À la surface, cette lutte enragée se signale par ses détails fugaces, rapportés ici ou là avec plus ou moins de fiabilité. Aujourd’hui, par exemple, il semble qu’il n’ait jamais été question pour la Fraternité de « voir plus clair » comme ces Commentaires avaient pu le suggérer il y a deux semaines : elle ne faisait que se tordre et se retourner sur l’hameçon qu’elle avait elle-même avalé – si j’insiste pour respecter les méchants, je risque d’être victime de la méchanceté : pas question que je soupe avec le diable sans une longue cuillère. En revanche, il semble que Rome propose l’épiscopat à un ancien Économe Général de la FSSPX, qui s’est brouillé avec le Supérieur Général il y a quelques années, et qui s’est réfugié chez son ami à Rome, le pape Bergoglio en personne. Après tout, comment la FSSPX pourrait-elle se plaindre qu’un tel ami personnel du Pape soit mis à sa disposition ? En réalité, la FSSPX n’a pas sa place dans le combat de boxe qu’elle a voulu engager avec ces modernistes. Entre 1988 et sa mort en 1991, la dernière grande leçon que Mgr Lefebvre a inculquée aux prêtres de sa chère Fraternité n’était-elle pas de ne plus rien avoir à faire avec les modernistes, jusqu’à ce qu’ils reviennent à la Foi ?
Cependant, ce ne sont pas les détails de surface qui font la profondeur du combat. C’est ce combat qui importe, et il n’est ni une simple rumeur ni une réalité douteuse. Le Bon Dieu a créé notre univers pour les âmes humaines comme un trampoline sur lequel nous pouvons rebondir pendant la brève durée de nos vies terrestres jusqu’à ce que nous rebondissions enfin au Ciel, avec ou sans période de purgatoire selon la façon dont nous aurons librement choisi de passer nos vies. Mais Il n’a voulu nous donner qu’un Ciel de première classe, et cela impliquait nécessairement que nous devions avoir des adversaires de première classe sur son chemin, à savoir le monde, la chair et le diable. Leur mal – à chaque fois qu’il se commettra un mal – Il ne pourra jamais le causer Lui-même directement, mais il faudra qu’Il le permette. Il créa donc des multitudes d’anges, tout en sachant que Satan et ses partisans s’éloigneraient de Lui, et tout en sachant qu’ils tenteraient, pour les faire tomber avec eux, la majorité des hommes qu’Il créerait par la suite. Et Sa Justice a créé l’Enfer, nécessaire pour punir les anges et les hommes ainsi tombés.
Il s’ensuit que le vrai combat pour le choix des évêques catholiques se déroule entre Dieu qui veut peupler le Ciel et le Diable qui veut peupler l’Enfer. Et dans cette lutte totale, ceux qui combattent véritablement du côté de Dieu sont moins ceux qui recourent aux chars, aux missiles ou aux sous-marins, que ceux qui recourent à la prière surnaturelle et au sacrifice, munis par exemple d’une mitrailleuse de poche avec 50 balles, qui arrête net le Diable.
Que Dieu bénisse chacun d’entre vous, en particulier ceux qui l’utilisent trois fois par jour. Vous en recevrez une splendide récompense.
Kyrie eleison.