En réponse à l’article de Boni Castellane « Le pape parle du péché à ceux qui ne savent pas ce que c’est ».

Dans son article paru dans La Verità du 1er septembre, Boni Castellane, parlant de Jorge Mario Bergoglio, fait référence à sa « duplicité en tant que praxis » et à la « prééminence de la pastorale sur la théologie », en partant d’un récent discours de Bergoglio dans lequel il a qualifié de « péché grave » le fait de ne pas accueillir les hordes d’immigrants clandestins islamiques qui envahissent et « hybrident » les pays européens pour le compte de l’élite mondialiste.

Il est difficile d’entendre Bergoglio parler du péché, du moins au sens théologique du terme, qui présuppose la violation de la Loi de Dieu et la perte de l’état de grâce qui seul permet à l’âme le salut éternel. Et Boni Castellane souligne à juste titre combien le fameux « qui suis-je pour juger » sonne en contradiction avec ces positions idéologiquement orientées.

En réalité, l’opération, qui a commencé avec le Concile Vatican II et qui a été poussée jusqu’à ses conséquences extrêmes mais cohérentes, suit servilement d’autres expériences d’ingénierie sociale déjà mises en œuvre avec succès dans la sphère civile. L’Église profonde utilise l’Église comme un « conteneur » qui, après avoir été vidé de son essence au cours des dernières décennies, est aujourd’hui rempli par Bergoglio avec les exigences de l’idéologie mondialiste – révolutionnaire et donc anti-christique – et à laquelle il adapte avec force même le langage de la théologie catholique, en le déformant.

L’autorité du Pontife romain est vicariante de l’autorité du Christ et tire sa légitimité de sa conformité à cette réalité ontologique. À l’inverse, l’autorité de Bergoglio se proclame ouvertement indépendante et autoréférentielle : il pense pouvoir user et abuser de son propre pouvoir et de l’autorité (et de l’autorité) de l’Église catholique simplement parce qu’il sait que le clergé et le peuple chrétien ont été habitués, au cours des soixante dernières années, à accepter tous les changements qui leur sont imposés par l’Autorité. Au nom d’une « démocratisation » de l’Église conciliaire – rebaptisée « synodalité » – le lien entre l’autorité du Christ et celle de son vicaire sur terre a été rompu, créant ainsi les conditions d’un exercice tyrannique du pouvoir. Bergoglio veut être reconnu comme le pape légitime, car ce n’est qu’à partir de cette position qu’il peut exiger l’obéissance des catholiques et achever la transformation du catholicisme romain en religion maçonnique de l’humanité.L’utilisation du terme « péché grave » dans un contexte sociopolitique constitue l’une des principales applications du néo-langage orwellien appliqué à la religion. C’est le Concile qui, le premier, a utilisé un langage délibérément ambigu et équivoque, remplaçant la clarté et l’absence d’ambiguïté de l’exposition aristotélico-thomiste et servant de support aux erreurs et aux déviations doctrinales dont Bergoglio est un partisan zélé. C’est pourquoi il me semble absurde qu’il y ait des catholiques conservateurs qui ne comprennent pas comment le fait de reconnaître Bergoglio comme pape, tout en le critiquant et en l’accusant d’hérésie, sert avant tout ses intérêts. S’il est pape, il ne peut être jugé par personne ; mais s’il a usé de malice pour devenir pape et détruire l’Église, il n’est pas pape et ne pourra jamais être reconnu comme tel.

Castellane estime que qualifier de « péché grave » la régulation légitime des flux migratoires permet de « rappeler à l’ordre » les catholiques « de droite » : mais la question est bien plus grave.

D’abord parce que l’exercice de l’autorité ne peut être marqué par la « duplicité », puisque c’est précisément la duplicité du gouvernement qui est révélatrice de sa corruption. Les cas de complaisance à l’égard des crimes de prélats amis sont révélateurs de partialité et de complicité, surtout si on les compare à la sévérité à l’égard des évêques dénonçant le coup d’État dans l’Église.

Ensuite, parce que le phénomène migratoire est tout sauf spontané et accidentel, et répond à un plan précis de dissolution de l’Occident chrétien par l’invasion d’islamistes violents, auxquels les institutions complices accordent impunité, protection et subventions. Le plan de remplacement ethnique théorisé par Kalergi et adopté par les dirigeants mondialistes veut utiliser les troubles sociaux, la criminalité, la violence et la dégradation pour provoquer une réaction de la population envahie – comme c’est le cas au Royaume-Uni, en Irlande et en France, par exemple – et disposer ainsi d’un prétexte pour imposer des formes nouvelles et plus radicales de contrôle social. Ces restrictions devraient inévitablement entraîner une nouvelle réduction de la visibilité des catholiques, au nom de l’inclusion et des préceptes délirants de l’idéologie « woke ».

Face à l’évidence de ce projet criminel, la collaboration de la « Hiérarchie catholique » constitue une attitude suicidaire d’une gravité sans précédent, car elle est complice d’une action délibérément hostile aux proportions énormes. Cette soumission de l’Église au monde est délibérée et volontaire : elle inclut le soutien à la fraude climatique et au culte idolâtre de la Terre Mère, après avoir été explicitée avec la fraude psychopandémique criminelle et la « vaccination » de masse avec des sérums avérés nocifs, voire mortels et presque toujours stérilisants, produits avec des fœtus avortés avec le placet du Vatican. Il est donc clair que le rôle de Bergoglio dans la mise en œuvre de l’enfer mondialiste a été décisif et nous montre comment le jésuite argentin – comme les dirigeants des principaux pays occidentaux tels que Biden, Macron, Trudeau, Starmer et autres – a été placé sur le Trône de Pierre en tant qu’émissaire du Forum économique mondial.

Une telle trahison dans la gouvernance de l’Église catholique confirme un vice d’intention dans l’exercice de la papauté, qui invalide la légitimité même de la personne qui a usurpé son pouvoir et en abuse pour détruire l’institution qu’elle préside. C’est là le nœud du problème : un pape peut-il contredire la doctrine que Notre Seigneur lui a ordonné de défendre, de garder et de transmettre, en allant jusqu’à prêcher l’hérésie ? Un pape peut-il se considérer comme désengagé du Christ Roi et Pontife, au point d’utiliser la papauté contre la volonté du Christ, transformant son Église en une organisation antichrétienne et antichristique, au service de l’élite mondialiste ? De quelle « église » Bergoglio est-il le « pape » ?

  • Carlo Maria Viganò, archevêque 5 septembre 2024